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87 % des cadres pratiquent une activité sportive, contre 57 % des ouvriers. Des écarts existent aussi en la matière selon le niveau de diplôme, l’âge et le sexe. Extrait du Centre d’Observation de la société.

70 % des Français de 15 ans ou plus déclarent faire du sport selon les données 2023 de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) [1]. 59 % disent en pratiquer de manière régulière [2], soit au moins une fois par semaine. Ces moyennes cachent des pratiques différenciées selon le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle et le niveau de vie.

On compte 63 % de pratiquants réguliers chez les hommes contre 55 % chez les femmes. Surtout, les sports demeurent très différenciés : « les femmes représentent seulement 30 % environ des pratiquants de sports collectifs, de sports mécaniques ou de sports de combat. Elles représentent à l’inverse près de 60 % des adeptes de gym/fitness/wellness  », indique une autre enquête de l’Injep réalisée en 2020 [3]. Logiquement, l’exercice physique diminue avec l’âge : 80 % des 15-24 ans font du sport contre 62 % des 70 ans et plus.

La pratique d’une activité physique aussi varie fortement selon le milieu social. Selon les données du Crédoc pour l’année 2018, 87 % des cadres supérieurs ont pratiqué au moins une fois un sport dans l’année, contre 57 % des ouvriers. Le diplôme joue un rôle déterminant : les personnes de niveau bac + 5 ou plus sont deux fois plus nombreux à pratiquer un sport (86 % contre 47 %, données 2022) que les non-diplômés [4].

Certaines pratiques, particulièrement onéreuses comme l’équitation ou les sports motorisés, sont le plus souvent inaccessibles pour les ménages plus modestes. Au-delà du coût, un grand nombre d’éléments entrent en ligne de compte pour expliquer les écarts de pratique sportive. L’attention à la prévention en matière de santé et les normes sociales de corpulence diffèrent selon les milieux sociaux et déterminent en partie la pratique sportive. En outre, celles et ceux qui exercent un métier pénible ne trouvent pas forcément nécessaire d’ajouter encore de la dépense d’énergie à la fatigue musculaire qu’ils éprouvent au travail. Enfin, le sport est aussi un moyen d’intégration dans la société : c’est une forme de sociabilité. Les parents orientent les choix de leurs enfants vers des pratiques où les enfants se retrouveront entre milieux sociaux similaires, ce qui va influencer leur pratique à l’âge adulte.

Extrait adapté de « 70 % des Français font du sport, plus de la moitié régulièrement », Centre d’observation de la société, 18 juin 2024.

https://inegalites.fr/Activites-sportives-des-pratiques-inegales

Photo / © gstockstudio


[1« Baromètre national des pratiques sportives », rapport d’études du Crédoc, Injep, décembre 2023.

[2La définition retenue ici est large, elle comprend aussi bien la marche en pleine nature que le sport de compétition. Ces données sont à utiliser avec précaution, car elles dépendent de la formulation des questions. Selon les données de l’Insee de 2017, la pratique régulière d’un sport était quasiment deux fois moins importante.

[3Les pratiques physiques et sportives en France, Injep, mars 2023. Enquête réalisée tous les dix ans.

[4L’effet du diplôme est sans doute exagéré du fait que ces données ne sont pas établies à âge équivalent. Or, les sans-diplôme sont aussi plus souvent plus âgés, ce qui explique en partie leur moindre pratique sportive.

Tag(s) : #Inégalités
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