« J’ai rencontré la plupart des présidents de groupe, je continue et je viens visiter les députés, les sénateurs, les écouter aussi », a livré furtivement le Premier ministre, à son arrivée au centre-ville de Reims, vers 12 h 30, avant de promettre qu'un gouvernement serait formé « la semaine prochaine ». La question qui était sur toutes les lèvres : quelle place occupera le parti Horizons dans cette future « coexistence exigeante », selon le vocable retenu par l'Élysée ? Malgré son poids électoral modeste (32 députés, 10 sénateurs), la formation de centre droit apparaît naturellement comme un allié solide pour le nouveau Premier ministre.
Arnaud Robinet : « Horizons sera à ses côtés »
Deux heures plus tard, c’est à nouveau entouré des ténors, exclusivement masculins, du parti d’Édouard Philippe que l’ancien commissaire européen est ressorti de l’hôtel de La Paix, cette fois-ci plus loquace face à la presse. « J’ai été extrêmement touché, même ému, de l’accueil que j’ai reçu ici », a lancé Michel Barnier, membre du parti Les Républicains, où il a pu côtoyer, dans un passé pas si lointain, ces mêmes Édouard Philippe, Arnaud Robinet ou encore Christian Estrosi. Pas étonnant, donc, qu’à la question de savoir si des membres d’Horizons pourraient intégrer son gouvernement, le Premier ministre réponde sans ambages : « Bien sûr ! ».
Après son départ, les sourires étaient de mise du côté des participants. « C’était un accueil chaleureux de la part des parlementaires et des maires Horizons, a raconté Arnaud Robinet. Il a pris la parole pour dire qui il était, quelle était son expérience et la façon dont il voyait les choses, puis il a fait un tour de table pour échanger avec tous les parlementaires. »
Le maire de Reims a donc été séduit par le nouveau locataire de Matignon, comme l’ensemble de ses partenaires politiques. « Édouard Philippe a dit que le Premier ministre pouvait compter sur le soutien d’Horizons, a rappelé l'élu rémois. La tâche n’est pas facile, mais nous n’allons pas nous cacher, nous allons le soutenir. Horizons sera à ses côtés et prendra ses responsabilités, si le Premier ministre juge nécessaire d’avoir des membres d’Horizons dans son gouvernement. » Quant à l'idée de travailler avec des ministres issus des Républicains, la famille originelle de Michel Barnier, arrivée seulement quatrième aux élections législatives avec 47 sièges, Xavier Albertini ne s'en formalise pas : « On saura faire fi des étiquettes et des obédiences pour répondre aux attentes des Français. » Réponse la semaine prochaine.